Centre National d’Histoire des Sciences - Nationaal Centrum voor de Geschiedenis van Wetenschappen

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lundi 26 septembre 2011 par Matta

Critiques contre le principe d’identité

Dans le détail, les objections de Limbourg contre l’application généralisée du principe d’identité ou de similitude à l’explication des unions chimiques donc aux affinités, s’appuient sur une bonne connaissance des expériences de laboratoire ; il les a faites lui-même ou tout au moins très bien compilées. Quant aux hypothèses suggérées pour résoudre la difficulté ou le paradoxe, l’auteur les qualifie de « ridicules » ou d’ « absurdes ».

Sa conclusion finale concernant ce problème a un ton très new-
tonien :

" A ces raisons ajoutées à celles de la comparaison des affinités avec les attractions, il s’en suit clairement que l’identité de principes, loin
d’être nécessaire pour expliquer les affinités des corps est contradictoire à la nature des diverses affinités, ou de quantité de corps, dans lesquels on les observe
" [12]

Critiques des conceptions mécanistes

Jean-Philippe de Limbourg rejette avec autant de vigueur les explications mécanistes :

«  Il convient de dévoilier le faible des sentiments contraires, l’un qui rapporte les affinités à cette identité, l’autre à des figures purement méchaniques ; autant de chimères, que quantités de faits raisonnés détruisent entièrement » [13].

Ou encore la suite de paragraphe cité juste avant celui-ci :

« D’autres chymistes, ou plutôt des Physiciens systématiques, ont prétendu trouver la raison des affinités dans des figures tout à fait méchaniques des élémens des corps, qui agiraient de la même manière que les instrumens méchaniques sur les corps grossiers » [14]

Puis ayant examiné quelques cas particuliers et affirmé que les suppositions faites étaient absurdes, il nous donne sa conclusion générale :

«  Ainsi ces deux hypothèses, dans lesquelles on fonde les raisons d’affinité, ou sur l’identité des parties, ou sur l’action d’instrumens méchaniques, sont de ces belles idées qui sont contradictoires à la nature des choses, outre qu’elles tombent en ce qu’elles ne sont que de pures suppositions imaginaires » [15]

Le système d’explication de Limbourg

Mais il est temps pour notre auteur de nous livrer sa propre explication de la cause ou de la nature des affinités. C’est essentiellement dans la facilité du contact des parties, comparée à leurs attractions, qu’il semble la trouver. Ecoutons-le à nouveau :

«  Enfin tous ce que nous concevons dans les affinités ne nous fait réellement entrevoir qu’une simple jonction, plus ou moins prochaine et intime de parties à parties, comme on voit se joindre les corps par des surfaces polies, le fer & l’aimant ; &tc; en sorte que les Rapports, ou les Affinités des corps consistent dans la disposition, qu’ils ont, à se toucher exactement & à contracter un contact immédiat, comparée à la propriété qu’ils ont d’être portés l’un vers l’autre »,

mais il ajoute aussi :

« & à d’autres circonstances, comme le nombre, la proportion & les qualités des pores & le concours d’autres matières, ce qui sera expliqué tantôt » [16].

Comme Newton et ses disciples, Limbourg rapproche l’explication des phénomènes chimiques de celle des phénomènes magnétiques et de surface.


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