Charles Darwin est né en 1809 à Shrewsbury, cinquième des six enfants de Robert Darwin et Susannah Wedgwood. Son père médecin voulait qu’il devienne également docteur, mais ceci rebutait son fils Charles. Après un court séjour à Edinburgh, il reçut une éducation traditionnelle à Cambridge, qui lui aurait permis de devenir pasteur anglican. Mais ce ne fut pas le cas, puisqu’il entama un voyage autour du monde. De retour, il épousa sa riche cousine Emma Wedgwood ce qui lui permis d’appartenir à la bonne bourgeoisie de l’Angleterre victorienne et de ne jamais devoir travailler, il sera entouré d’une multitude de domestiques dans son grand manoir à Downe qu’il ne quitta que très rarement. Ainsi cette richesse lui donnera l’indépendance financière et sa maison deviendra un grand laboratoire. Darwin ne deviendra donc jamais un scientifique ’professionnel’, mais plutôt comme l’écrit l’historien des sciences britannique James Moore, un ’gentleman-naturaliste’.
Charles Darwin et Emma Wedgwood auront neuf enfants en onze années. Il mourut le 19 avril 1882 à septante-trois ans. Il ne fut pas enterré comme selon sa dernière volonté dans le petit cimetière de Downe, mais bien dans celui de Westminster Abbey où il reçut un enterrement officiel.
Sa tombe se trouve près d’autres savants britanniques tel que l’astronome John Herschel (1792-1871) et le mathématicien Isaac Newton (1643-1727).
L’image de Darwin qui fut propagée par sa famille n’est pas totalement exacte ou complète. Ses proches ont volontairement omis quelques passages de son autobiographie et ont rayé ses idées sur l’Eglise (anglicane) afin de se protéger dse scandales : l’image véhiculée est donc celle d’un homme barbu et résolu qui exprime sagesse et volonté. James Moore le décrit par contre comme un homme qui, toute sa vie durant, fut tourmenté par les conséquences possibles de sa théorie de l’évolution. Bien qu’éprouvé par la maladie, ainsi que par la mort de sa fille et la peur des conséquences du grand public face à ses théories, son œuvre scientifique resta marquée par la passion morale héritée de la famille de sa mère, les Wedgwoods. Charles Darwin est en effet né dans le contexte de l’abolitionnisme ou du mouvement anti-esclavagiste. James Moore prétend que cet aspect moral a également influencé les idées scientifiques sur l’évolution chez Darwin. Mais il s’agit ici d’une vision encore controversée et tous les historiens des sciences ne partagent pas cette opinion.
La curiosité en ce qui concerne l’histoire naturelle chez Darwin fut stimulée au moment où il était étudiant en médecine à l’université d’Edinburgh. Son grand-père, Erasmus Darwin (1731-1802), avait déjà écrit un ouvrage sur l’évolution, Zoonomia. Son petit-fils, bien que l’ayant lu, ne commença pas encore à spéculer sur l’origine des races et des espèces. La théorie d’Erasmus Darwin est par contre totalement différente en ce qui concerne la sélection naturelle, qui est d’une importance capitale dans la théorie de l’évolution de Charles Darwin.
De 1831 à 1836, Charles Darwin voyage autour du monde sur le bateau Beagle sous le commandement du Capitaine Robert Fitzroy (1805-1865). A Edinburgh et Cambridge déjà, Darwin s’était intéressé à la botanique et la géologie, ce qui avait stimulé sa passion pour les sciences naturelles. Ce fut surtout la géologie qu’il affectionna : ainsi parcourut-il le Pays de Galles avec le Professeur Adam Sedgwick (1785-1873). A bord du Beagle, Charles Darwin emmena le livre de Charles Lyell (1797-1875), Principles of Geology, qui venait d’être publié et où l’auteur élabore les thèses d’uniformitarisme, une théorie qui postule que les lois de la nature sont inchangées et produisent les mêmes effets, hier comme aujourd’hui.
Darwin ne se singularisa pas directement, bien qu’il fut très au courant des débats de son temps entre évolutionnistes et fixistes. Son voyage autour du monde, avec l’escale aux Iles Galapagos et leurs faunes si spécifiques – où il étudia entre autre les pinsons -, les trouvailles de fossiles, les suites du tremblement de terre à Lima, ses rencontres avec des ‘sauvages’ en Terre de Feu, etc. le menèrent aux conclusions qu’une espèce remplace l’autre.
Cette révolution dans ses pensées sur l’évolution s’est opérée progressivement. Dès son retour en Angleterre, il commença à élaborer une vision évolutionniste du monde grâce aux notes prises durant son voyage.
Erasmus DARWIN, Zoonomia or the Laws of organic life . London : T. Bensley, 1801, 4 vols.
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