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lundi 26 septembre 2011 par Matta

JEAN-PHILIPPE DE LIMBOURG ET LA THEORIE DES AFFINITES CHIMIQUES

Michelle GOUPIL-SADOUN
Chargée de recherches du CNRS,
Centre A. Koyré, Paris

Samenvatting

Jean-Philippe de Limbourg heeft door zijn Dissertation sur les affinités chymiques (1761) bijgedragen tot het verspreiden van het begrip affiniteit onder de in volgelingen van Newton en leerlingen van Stahl verdeelde scheikundigen van zijn tijd.

Abstract

Jean-Philippe de Limbourg, in his Dissertation sur les affinités chymiques (1761) contributed to the diffusion among chemists of the notion of affinity, an a time when there was an opposition in this field between Newton’s successors and Stahl’s disciples.

Médecin et chimiste, Jean-Philippe de Limbourg est né à Theux, en 1726, dans une famille originaire du Limbourg et installée dans le pays de Liège dés le début du XVlème siècle. Il appartient donc bien malgré son nom au « grand » pays de Liège.

Je n’insisterai pas ici sur les questions biographiques. Je voudrais seulement signaler que mes renseignements sur ce sujet sont puisés à la source des études de Mr Florkin (1954) parues dans Médecine et Médecins au Pays de Liège. Je n’ai pas eu l’honneur de le rencontrer et c’est par cette seule citation que je pourrai m’associer très modestement à l’hommage dû à ce grand savant.

Jean-Philippe de Limbourg est principalement connu pour ses études sur les analyses et les propriétés curatives des eaux de Spa et également pour sa célèbre Dissertation sur les affinités chymiques, publiée en 1761 qui est l’objet principal de cet exposé,

Pour apprécier la valeur de cette œuvre, il me semble intéressant de prendre d’abord en considération la formation scientifique reçue par son auteur.

Son père Robert (1687-1742) avait suivi à Leyde les cours du célèbre Hermann Boerhaave, avant d’être reçu médecin à Reims en 1710. Jean-Philippe lui aussi étudia la médecine et les autres sciences à Leyde, sous la direction principale d’Albinius, et du physicien newtonien Peter van Musschenbroek. Il fut reçu médecin le 16 septembre 1746, à Leyde. L’année suivante, il vint à Paris suivre les leçons de Jacob Winslow et G.F. Rouelle. Enfin, en 1748, il s’intalla à Theux, qu’il quittait pour séjourner à Spa durant la saison des eaux.

De ce rapide exposé, nous retiendrons que Jean-Philippe de Limbourg reçut l’enseignement indirect de Boerhaave, celui du physicien newtonien orthodoxe van Musschenbroek et du chimiste antinewtonien G.F. Rouelle. Il fut sans aucun doute formé par eux à la méthode expérimentale car tous, malgré leurs divergences sur d’autres points, étaient des adeptes de cette méthode.

En 1758, l’Académie de Rouen proposa pour l’obtention de son prix le sujet suivant : « Déterminer les affinités qui se trouvent entre les
principaux mixtes, ainsi que l’a commencé M. Geoffroy, & trouver un système Physico-Méchanique de ces affinités ».

L’Académie reçut plusieurs mémoires, mais aucun ne traitait la question dans son entier et, comme l’écrit le rédacteur du Journal des Savants :

« Dans les uns on déterminait les affinités qui se trouvaient entre les principaux mixtes, ou on répondait a la première partie de la question mais à peine la seconde était-elle effleurée ; dans d’autres Mémoires, leurs Auteurs traitoient le méchanisme des affinités, mais ils passoient légèrement sur la partie chymique, c’est la jugement qu’à porté l’Académie de Rouen. Aussi cette Compagnie a pensé, que, dans un sujet si important & si difficile à traiter parfaitement, elle devoit se relâcher de la rigueur ordinaire des Loix Académiques, & que l’équité demandoit que le Prix fut partagé, qu’on en donnât la moitié a celui qui avait le mieux traité la partie Chymique, & que l’autre fût délivrée à celui qui avoit travaillé avec plus de succès sur la partie purement Physique de la question » [4].

C’est ainsi que Jean-Philippe de Limbourg [5] reçut le prix pour la partie chimique et le genevois Georges-Louis Lesage, philosophe et mathématicien, l’obtint pour la partie physique.

En 1761, Limbourg fit paraître le texte de sa « Dissertation », accompagné d’un résumé des théories développées par son co-lauréat.

Avant d’analyser la dissertation de notre héros, et dans le but de situer ce travail dans l’histoire de la théorie des affinités, nous allons rapidement esquisser un tableau de cette dernière.


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